10 ans, 10 artistes, 10 oeuvres, 10 expositions

10 ans d'existence, que faut-il retenir ?

2008-2018 : 10 ans d’existence à travers 50 expositions où ont été présentées les oeuvres d’artistes contemporains régionaux, français et étrangers.

10 ans : un grand anniversaire pour une galerie d’art contemporain qui se devait de les fêter et dont l’aventure continue.

Du positif surtout :

  • La promotion d’artistes hommes et femmes à travers une majorité de « solo show »
  • Un nombre de visiteurs grandissant, du simple curieux au fidèle collectionneur d’art contemporain en passant par l’amateur passionné.
  • Une aventure personnelle enrichissante avec les plasticiens et les différents publics présents régulièrement aux vernissages et tout au long des expositions.
  • La satisfaction d’avoir fait connaitre à un vrai public toujours plus large, l’art contemporain dans toute sa variété et ce malgré l’activisme de certains contempteurs.

Des regrets aussi :

  • L’art contemporain reste encore largement méconnu du grand public. Il est toujours aussi difficile de sortir « du cadre » classique, et le tableau manque d’imagination.
  • La difficulté de jeter des passerelles entre les différents partenaires artistiques et institutionnels ; complémentarité et ouverture étant moteurs de la vie artistique et culturelle.
  • Une absence de la galerie dans les foires ou autres salons professionnels français et européens.

C’est le chalenge que la galerie le 116art se donne pour les années à venir.

La galerie le116art est heureuse de montrer 10 artistes de son choix pour ce grand anniversaire sur toute l’année 2018 : Patrice Ferrasse, Sylvie Dupin, Frédérique Fleury, Yves Henri, Gérard Mathie, Sophie Menuet, mireï l.r., Marc Pessin, Ariane Thézé, Eric Vassal et la programmation 2019/2020 poursuivra avec tous les autres artistes qui collaborent régulièrement avec la galerie sur le mode habituel; privilégiant ainsi les expositions monographiques avant tout.

Je continue à penser que, pour défendre le plasticien engagé dans son époque, on doit l’accompagner tout au long de sa production, vivre avec lui son aventure, sa singularité.

Jean-Marc REVY, fondateur de la galerie le116art

Patrice Ferrasse du 5 au 27 janvier

TRANSE FIGURATION

Il y a quelque chose de persistant-certains diront insistant-dans la démarche de Patrice Ferrasse, un plaisir opiniâtre à se rendre anonyme, à préciser la définition puis, quand elle se présente, à lui échapper aussitôt. Cette énergie, dépensée à travestir la réalité, à questionner les genres, à inverser les rôles, à retourner les situations, à contrarier les cloisons, à déjouer les systèmes et à se jouer des objets, est produite par la fiction de deux concepts : le trans et la transe. Une histoire de rythmes, de passages, de transports, d’échanges, de métamorphoses ; celle de l’adulte qui sommeille en l’adolescent (et vice versa).

L’artiste, qui n’est pas ici pour « faire de la figuration », invite qui le désire à chercher son sens propre, à prendre la mesure du temps en obstruant l’espace, en assiégeant la place, en investissant le contexte le plus concrètement possible.

Quoi d’étonnant alors que le chemin de traverse-lequel n’est pas sans embûches, mais sans lequel il ne se déplace jamais !- ait amené Patrice Ferrasse à s’installer cet hiver à la galerie le 116art…

Olivier Godeux

Yves Henri : du 2 au 24 février

Yves Henri, en flagrant délit de « complexité d’évasion »

Le travail d’Yves Henri est assurément fort éloigné de l’idéal d’art tel que le formulait un Matisse, cherchant à offrir dans son tableau « quelque chose d’analogue à un bon fauteuil qui délasse de ses fatigues physiques ». Non qu’il n’accorde d’importance à la fonction sociale de l’art, et même à la contribution que celui-ci peut d’apporter, sinon au « bonheur » d’être ensemble et de faire société, du moins à la jubilation commune d’inscrire, dans des formes symboliques, des mémoires et des valeurs portées et discutées ensemble. En témoigne ce qui depuis longtemps bat au coeur de son oeuvre : la création partagée. Au point que chacune des oeuvres produites dans la rencontre avec l’autre, les autres, ne prend pleinement tout son sens que dans le sillage de cette rencontre, et que parfois même l’oeuvre soit prête à laisser la première place au processus.

Ici, toutefois, dans les travaux que réunit l’artiste dans l’ensemble qu’il intitule « complexité d’évasion », nous avons affaire à ce qui pourrait bien être comme l’envers personnel et solitaire de la démarche du père du « petit peuple des guetteurs ». Ici, l’artiste ne s’affronte qu’à lui-même, et se découvre irrémédiablement seul face à ce qui constitue notre lot commun. Je ne trouve qu’un seul mot, vulnérabilité, pour signifier ce qui relie ce gisant, ce buste de femme encagée, ces encres et ce « grand noir », cette cage de fer rouillé où l’artiste s’absente dans l’exhibition même de sa propre chair, sous le regard vide et improbable du spectateur : oui, vulnérabilité. Mais il y a aussi, flottants dans leur blancheur et la fragilité des filins transparents, ces frêles vaisseaux fantômes, cette avant-garde ou arrière-garde de l’armada des « naufragés éphémères », et qui nous disent, dans une forme et une matière plus légère, se balançant comme les bateaux de l’enfance, ce que disait déjà l’exposition de 2014 à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or : « Quand je serai grand je mourirai ».
Alain Kerlan

 

Frédérique Fleury : 9 au 31 mars

Frédérique Fleury ou la force des formes


… Explosion de vie, de sensualité, délire de formes. La vie est ainsi, elle provoque des symétries et des équilibres fous, elle s’essaie en essayant l’impossible, des alliages improbables, éphémères. Elle fait feu de tous bois. Frédérique Fleury également. Non pas seulement une démiurge, mais surtout, une amoureuse passionnée de la vie sensorielle, de tout ce qui se touche du regard et de la peau, de tout ce qui fait signe et lien. Langues, tentacules, feuilles charnues, pieds, pattes, excroissances, il faut que se marient les contraires, tous les règnes se confondent, le dur et le mou cohabitent, le chaud et le froid, le terne et le vif….
Extrait du texte d’Alain Nouvel
Juillet 2017.

mireï l.r : du vendredi 6 au samedi 28 avril

« Comme dans le « mur » d’André Breton, les oeuvres de mireï tissent une toile de sens et d’accords complexes, où, dans l’installation, le hasard le dispute à l’ordre, et correspond toujours à une nécessité poétique. »

2017 extrait in wall power unlimited, Annie Mollard-Desfour

Ariane Thézé : du 4 au 26 mai

S’il est une œuvre emblématique du travail récent d’Ariane Thézé, c’est bien l’œuvre intitulée « Confidence », texte lu par plusieurs personnes, dont les voix s’entremêlent au fur et à mesure de la diffusion, qui répertorie des cas de maladies affectant les arbres et dont le vocabulaire est étrangement proche de celui utilisé pour les humains. Les arbres sont des réceptacles qui subissent les caprices du temps, les invasions d’insectes, les parasites, les interventions humaines…

C’est cette analogie de contenu, portant sur les événements qui adviennent au cours d’une vie d’arbre qui a suscité l’intérêt d’Ariane Thézé.

Les traces laissées à la surface des troncs, sur les écorces, ces cheminements a-priori incompréhensibles ont généré ce travail de fiction artistique, variations imaginaires visant à faire émerger du sens. Les « lignes d’erres » qui organisent les dessins, parfois sont des « chemins qui ne mènent nulle part », parfois conduisent à imaginer des formes qui surgissent au cours de notre parcours visuel. Ces lignes multiples, ces entrelacs nous incitent par une conversion du regard, à pénétrer dans l’intimité de formes au premier abord insondables.

Dominique Gaudry

Sophie Menuet : du 1er au 23 juin

Sa pratique pluridisciplinaire prend en compte, le dessin, la sculpture, la vidéo, la photographie, tous ces supports créent une cosmogonie qui reflète son interrogation pour la place de « l’homme » corps et individu dans le monde qui nous entoure.

Le corps est l’axe principal de son travail, il est le médiateur de sa relation avec le monde extérieur, il peut se transformer en corps/carapace pour se protéger, il peut garder une mémoire de forme et être simplement un «habillage», il peut devenir le spectateur/acteur de ses vidéos, cette globalité de perceptions interroge avec acuité la réflexion qu’elle porte sur la féminité dans notre monde.

Robert Franck – extrait – 2017

Marc Pessin : du 7 au 29 septembre

« Regard et plissement »

Ce ne sont pas là convergences fortuites et d’alleurs les translations viennent le confirmer, lesquelles translations appartiennent bien d’abord au domaine scientifique en toute légitimité.

On sait qu’il faut entendre par translation un phénomène depuis longtemps repéré par les physiciens, à savoir que les positions d’une même ligne droite liée à un corps ou à une figure restent délibérément parallèles lorsque ce corps ou cette figure se déplace, et cela quels que soient les mouvements qu’on imprime à ce corps, quels que soient aussi les obstacles qu’il rencontre ou qu’on lui oppose, engendrant plis et plissements divers.

Plus simplement, songeons aux plissements géologiques que nous connaissons bien en nos contrées, plissements qui nous donnent à penser que cette seule et même poussée profonde qui a dessiné ces plis parallèles qui paraissent ne devoir jamais s’arrêter.

Ou bien songeons, mieux encore, aux coulées volcaniques et à leurs traces qui ne cessent de se répéter, superposés, les mêmes motifs toujours recommencés dans une durée qui semble aussi échapper au temps. Car la nature fait merveille en matière de translations.

Or, c’est bien là aussi ce que nous proposent, chacune en une superficie bien déterminée se faisant archétype d’un monde total, les oeuvres de Marc Pessin, qui se placent sous leur enseigne.

Jean Burgos
Conférence « Quand la science se fait art », extrait

Sylvie Dupin : du 5 au 27 octobre

Sylvie Dupin

Je suis debout sur une arête du Cirque de Navacelles, et outre la sensation de saisissement provoquée par le spectacle qui s’offre à ma vue, je m’interroge : qu’est-ce que je vois là ? Suis-je devant ou dans le paysage ? Où commence t-il et où finit-t-il ? Est-ce lui qui s’impose à moi ou moi qui le fais exister ? Questions pas toutes neuves certes, mais qui dessinent pour moi le passage d’un avant à un après. Et puis, qu’est-ce qui m’attire dans tel ou tel élément qui semble émerger de l’ensemble ? Qu’est-ce qui relie, dans mon esprit, des paysages distincts, voire très éloignés géographiquement ?

Avec une attention portée à la matière du paysage, aussi bien ce qui s’en offre à nous que ce que l’humain lui impose, je restitue, à travers différents médiums, photo, dessin, volume, vidéo, une idée du paysage, entre expérience du regard, de la forme et de la matière.

Sylvie Dupin, juin 2017

Gérard Mathie : du 9 novembre au 1er décembre

Avec force je rejetterai comme sans fondement l’hypothèse de la mort (Antoine Volodine)
Gérard Mathie construit son oeuvre entre et avec la mort et la vie qui ne sont pas des entités séparées mais deux processus imbriqués l’un dans l’autre. Ce qui le préoccupe, ce n’est donc pas tant la mort à son point M qui, fatalement, le propulsera dans le rien absolu, que la mort insidieuse au travail exerçant au coeur même de la vie ses forces mortifères sur le corps et le psychisme. Conscient de son statut d’être mortel dans sa fragilité ontologique, et conscient de son être artiste dans la puissance plastique de ses artifices et de ses effets, il en fait une double expérience existentielle et esthétique : jonglant avec des lignes de mort et de vie entre forces mortifères et vitales, entre vérités crues et fictions sophistiquées, il tire des lignes de chance créatrices de son oeuvre. Créer, c’est résister à la mort et au temps par une énergétique physique et libidinale du désir opératoire et selon la logique spéciale d’un athlétisme mental dont la pensée acrobatique infra matériologique est sans fadaises métaphysiques. Ainsi, ignorant les états d’âme éthérés, mystiques ou extatiques, l’artiste active stratégiquement et pragmatiquement les forces expressives d’une poétique concrète du corps désirant et des choses sensibles. Techniquement et stylistiquement, c’est pictural, graphique, linguistique, numérique, photographique, vidéographique, scénographique, érotique, poétique, tragique, humoristique avec dictionnaires, images, épingles, mouches, corps, crânes… Créer, pour Mathie, c’est vivre excessivement l’agir esthétique dans le geste minimal de mourir. Alors, de l’autre côté des voix silanxieuses, l’oeuvre s’exonère de la mort. Et si les crânes sont les signes de sa présence, son travail est suspendu : leur effet contrapuntique de vanités participe à renforcer les passages de vie intense. Aucun arrêt de mort n’adviendra, car l’oeuvre dans l’inorganicité de sa dimension esthétique atemporelle est une zone où mourir est impossible. C’est une machine miraculante qui double dans sa grande santé inorganique la santé précaire du corps organique pris dans le temps matériel de la chair putrescible que taraude la mort. Oui, mourir ici est impossible, sans cesse le corps, dans la lumière physique de son éclatante nudité, le clame…

Joël Couve, novembre 2017

Eric Vassal : du 7 au 29 décembre

Perspectives

Les oeuvres d’Eric Vassal sont silencieuses et raffinées : elles s’équilibrent dans un savant jeu de déséquilibre suggéré. Les décentrages sont nuancés et participent d’un ordre supérieur, non plus de l’ordre du statique, mais de l’ordre de l’animé. Les constructions se déplient en un savant jeu de perspectives avec l’architecture. L’artiste se joue des dimensions, faisant s’interpénétrer formes, évidements et surfaces planes, il déjoue le sens de la lecture.

Les couleurs et les formes s’équilibrent, elles sont organisées par relation, réciprocité ou opposition, créant une composition, où l’équilibre des forces dynamiques est maîtrisé avec grande intelligence.
Son travail s’organise en deux temps, une phase intuitive où il dessine des esquisses, puis une seconde phase où il réalise le tracé définitif à la mine graphite ou à la craie blanche. (…)
Les oeuvres évoluent dans l’espace à trois dimensions, visibles sous divers angles, elles découpent et structurent l’espace architectural, un espace à l’échelle humaine ou monumentale.

Il faut souligner les éléments propres à la culture et à l’histoire de l’art moderne et de l’art contemporain que jouent et déjouent les oeuvres d’Eric Vassal. Mais il faut aussi, par la même occasion retenir que ses oeuvres ne sont en aucune façon réductibles aux divers mouvements et attitudes qui caractérisent cette histoire. Il est important de remarquer que c’est justement de cette façon que les oeuvres de l’artiste se constituent dans leur contemporanéité, dans leur temps, dans leur singularité.

Ambline Desroseaux

 

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