Je ne sais précisément quand ni où, vers l’an 2000, j’ai eu l’idée, ou plutôt la vision, en regardant une carte pos- tale, de rabouter deux demi-cènes d’origines différentes pour en constituer une nouvelle.
Puis je me suis procuré d’autres reproductions, cartes postales et livres à découper, afin de renouveler l’opération d’appariements de moitiés gauches et droites d’origines variées.
Tout en menant à bien cet exercice sur diverses Cènes, il m’est apparu que l’Annonciation se prêterait au même jeu, et les Crucifixions aussi, opérations entreprises par assauts successifs.
Les effets sémantiques et plastiques étaient innombrables. Plus encore que le Christ des Cènes, celui des Crucifixions exhibait la soudure de deux moitiés tranchées. Il devenait cicatrice sacrificielle.
J’avais testé en 2001 trois séries significatives, soit 89 annonciations, 41 cènes et 90 crucifixions, sous le titre générique DEMI-SCÈNES, savoureuse euphonie avec “Demi-Cènes”, titre de la deuxième série, celle des Cènes, origine du travail.
Mais, je restais un peu sur ma faim artistique, sur ma curiosité, intellectuelle, théologique…
Pratiquement, l’informatique d’image pouvait démultiplier les possibilités d’assemblage.
Grâce à mon conseil informatique, aussi patient que compétent, j’ai obtenu la possibilité de 8464 Annonciations, 3721 Cènes et 5776 Crucifixions. Qui comptera ? La durée d’un visionnage complet, que personne ne fera, -mais que j’ai fait, image par image en commande manuelle- reste impressionnante. A cinq secondes moyennes par image, il faut 11h pour voir les annonciations, 5h pour les Cènes, 8h pour les Crucifixions, et 24h pour l’ensemble. Avec le logiciel de pioche au hasard où chaque image peut revenir plusieurs fois, l’inventaire demande vraiment de la persévérance.
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