Se piquer de dessein

du 29 avril au 27 juin 2015
Vernissage le 29 avril de 18h00 à 21h00

Sophie Menuet développe une oeuvre d’une insolente étrangeté…

Elle introduit dans le monde de nos perceptions visuelles de nouvelles espèces, qui sont autant d’extensions du genre humain : mutants, avatars, ou démiurges ? Dans ses réalisations/transgressions, le corps et le visage apparaissent comme des formes anatomiques vouées à la défiguration, et à l’hybridation. Les diverses pièces, photographies, et objets présentés, à la fois mystérieux et familiers, possèdent une dimension auto biographique qui accentue un sentiment d’inquiétude, ce que Freud appelle : l’Unheimlichkeit… Ils interrogent le « moi », l’autre et au-delà. Ils engendrent ainsi des fictions souterraines, et des images mentales fantasmagoriques dérivant dans une sorte d’entre-deux […]

L’artiste scénarise une galerie de portraits et d’êtres qui sont autant de doubles imaginaires, de personnages androïdes, ou bioniques. Ces divers hybrides qu’invente Sophie Menuet tiennent à la fois du mécanique et du chimérique moderne, entre obsessions, et l’humour des cadavres exquis : leurs corps polymorphes semblent peupler les lieux de leur ironie, mais aussi de leurs mystères. Reproductions poétiques d’expérimentations de laboratoire ou fictions spatio-temporelles ?

Cette mise en scène, comportant aussi quelques objets fictionnels ou usuels ( guéridons, tables basses…), exploite les thématiques récurrentes de l’artiste, développées autour de principes de polarités : le simple et le complexe, les ressemblances et les différences, l’ombre et la lumière , le secret et le révélé, le féminin et le masculin.

Constituées de tissus, prothèses, parures ou carapaces, ces créatures données à voir, toutes différentes, étranges chimères de vertébrés et d’invertébrés, évoquent la mort, mais aussi la vie, une vie à rebours de l’évolution. Le travail de l’artiste explore la nature humaine dissimulée en chacun de nous, les limites de notre espace mental ou physique, et les constructions culturelles qui définissent des concepts tels que la terreur, la folie et la métamorphose. Son art, nourri de songes et de cauchemars, procède d’une poésie des contraires où les corps imaginés de ses sujets photographiés, dessinés ou animés, expriment l’exploration permanente de l’art et de ses limites.

Par associations, attractions ou tensions, les différentes oeuvres et pièces installées se répondent, s’activent et mettent en mouvement une succession de récits, ou d’histoires potentielles engendrant une multiplicité de lectures ; elles balisent ainsi un parcours sensoriel qui agit sur le spectateur comme catalyseur de sens et d’interprétations.

L’oeuvre de Sophie Menuet suscite une réflexion trouble sur l’identité et l’altérité, sur la mémoire, et les archétypes. Ses réalisations, telles des oxymores, constituent ainsi une sorte de vanité moderne, dressée dans un décor d’une délicate et transgressive poétique.

Caroline Clement, auteur

 

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