du vendredi 4 octobre au samedi 30 novembre 2024 Emmélie Adilon présente "Outre-mer, au-delà, le rouge", une exposition à la Galerie 11art qui mêle art textile, peinture et photographie. Ses œuvres, composées de patchworks et de broderies, révèlent la complexité du...
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17 novembre – 30 décembre 2017
vernissage vendredi 17 novembre à partir de 18 heures
Exposition
Préface
Illimitée ! Telle est l’exposition de mireï l.r. à la galeriele 116art. Par divers médiums – peinture, dessin, aquarelle, estampe, photographie, sculpture, broderie installation, écriture… – mireï l.r. en faisant son autoportrait, en une sorte de journal intime où il est question d’identité, de mémoire et d’oubli, de traces, s’observe, s’analyse, se fait personnage, sujet de son oeuvre, interrogeant le statut de la femme, de l’artiste, de la femme-artiste.
Française d’origine italienne, mireï l. r., « double », d’ici et de là-bas, d’aujourd’hui et d’hier, fait dialoguer lieux et époques, France et Italie, histoire de l’art et histoire personnelle, et nous dit l’importance du lieu, de l’origine, de la lignée dont nous sommes le prolongement.
L’artiste investit l’espace de formes transformées, métamorphosées, parfois effacées, mêle souvenirs réels, personnels, références historiques, mythologiques, artistiques, images récurrentes et symboliques: fleurs du papier peint de la chambre de Sissi du Musée Correr qui font écho à Cadelfoglia – littéralement « maison de la feuille » -, la maison familiale de Giovanna, grand-mère paternelle de l’artiste ; échelle à sept barreaux ; voiles des femmes – voiles-séduction, libération, vie et bonheur de La Danse des Ménades, ou voiles-prison qui dissimulent, cachent, contraignent, emprisonnent. Interrogation sur l’ambiguïté du voile de mariée : promesse de bonheur et de plaisir ou entrave comme le suggèrent les gants de ménage mis en parallèle dans l’installation « Le 7e Ciel » ?
Avec jeu de couleurs : le rouge de la vie, de la passion amoureuse, du plaisir, de l’érotisme, du vin, de Venise comme fil conducteur… Mais aussi le bleu : bleu des mots bleus, et Bleu pour les filles ! Avec en contrepoint, le blanc du papier, de la toile, de l’étoffe,des voiles de gaze. Bleu, blanc, rouge, noir et blanc de Lifting, la tête de cire de mireï… Rouge, blanc,orange de la Famille …
Et toujours, en un portrait-kaléidoscope, mireï l. r. se dévoile partiellement, nous livre, en une installation murale d’estampes – sur papier peint de récupération de la marque Wall power unlimited -présentées dans des cadres de récupération aux multiples formes (les riches heures de mireï l.r.),ou en dessins et sculptures, des éclats, des miroirs d’Elle(s) : parcelles de corps – tête, visages, mains,doigts, pieds… – étranges figures, masques, totems,parcelles de souvenirs, de pensées, d’âmes, d’émotions, évocations de racines familiales et culturelles…. Héritière du passé et de l’histoire, issue d’une lignée de personnages féminins, l’artiste compose l’autoportrait d’un Moi morcelé, réinterprété à la lumière de l’histoire, littéraire, artistique. Elle se fait tour à tour dogaresse à la corne ducale, majestueuse et altière – « indolente et superbe, / une dame, à l’écart, / Se tournant à demi dans un flot de brocart »(J.-M. De Heredia, La Dogaresse) -, impériale Sissi, courtisane de Carpaccio, « Belle Cordière » et « Belle rebelle » à la suite de Louise Labé. Évocation de la fée Mélusine, et de Venise, avec Altana le bateau de la fée légendaire, recouvert d’écailles de zinc, et à la forme de belvédère avançant sur les toits des palais vénitiens …
Multiples oeuvres où l’humour souvent affleure. Avec le portrait ironique Lookloque, brodé au fil rouge des jeunes filles d’autrefois sur serpillère usée, rouge de la « marque » des trousseaux des jeunes femmes,et allusion au rôle « ménager » féminin ! Et, inversant les codes couleurs, brodée également au fil bleu, couleur masculine ! Avec Dévidoir à l’endroit,clin d’oeil féminin à l’urinoir masculin de Marcel Duchamp, un dévidoir de papier toilette où les noms de matières corporelles sont brodés en rouge sur une bande de tarlatane révélant le secret des corps : bave, lait, urine…
Femme-artiste insaisissable, mireï l.r. se dévoile et se voile. Comme en ses portraits photographiques,Aqua-R-elles, sur plexiglas rouge, floutés, déformés, pâlis, dilués dans le reflet. Énigme entrouverte, dont une part nous échappe et dont il reste des traces à déchiffrer. Comme pour ses oeuvres faites de multiples échos, redondances, mises en abîme, entre art et vie, art et écriture, passé et présent. Et qui dialoguent, comme dans Maroquin rouge, le long poème bilingue du poète marocain Mohammed El Amraoui, et les estampes de mireï l.r.
Comme Marcel Duchamp, avec son « musée portatif», mireï l.r. a la « curiosité de soi ». Elle rassemble et entrelace, de manière hétéroclite, sans limites, en une sorte de « Cabinet de curiosités », de musée égotiste, un petit monde autobiographique, un paysage intérieur. Curiosité de soi et curiosité du monde !
Comme dans le « mur » d’André Breton, les oeuvres de mireï tissent une toile de sens et d’accords complexes,où, dans l’installation, le hasard le dispute à l’ordre, et correspond toujours à une nécessité poétique.
Sur le modèle plastique, philosophique, poétique, mireï l. r. poursuit sa réflexion sur l’art, sur le portrait qui, du particulier, tend à l’universel, sur le travail de l’artiste et le temps qui passe, efface partiellement les choses (La boîte aux lettres et les vestiges des lettres). Et, inlassablement, elle poursuit sa quête,nostalgique, décalée, de l’identité, de la mémoire et de l’oubli, de la trace laissée.
Annie Mollard-Desfour
Linguiste, sémiologue, auteure de la série
Dictionnaire de la couleur. Mots et expressions
d’aujourd’hui. CNRS Editions
« Et d’ailleurs la signification propre d’une oeuvre
n’est-elle pas, non ce qu’on croit lui donner,
mais celle qu’elle est susceptible de prendre
par rapport à ce qui l’entoure ? »
(A. Breton, La confession dédaigneuse,
Les Pas perdus, 1988)
© mireï l.r.
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