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La pièce manquante
Exposition : mai 2014
En premier lieu, convenons de quelle pièce manquante il est question car si l’on veut dépasser l’évidence du puzzle, bien d’autres pièces peuvent se jouer.
Un, deux, trois…
En premier lieu, convenons de quelle pièce manquante il est question car si l’on veut dépasser l’évidence du puzzle, bien d’autres pièces peuvent se jouer.
Je doute fort qu’il s’agisse d’une pièce de vêtement, tant, en dehors de la paire de bas noirs qui tranche sur la pureté originelle de la peau et qui l’érotise, en dehors des habits sombres qui enveloppent l’artiste et contrastent avec la nudité glacée de son modèle, le rouge vif de ses lèvres et de ses ongles, il n’y aurait que l’embarras du choix : soutien-gorge balconnet ou corbeille, culotte ou string, jupe ou pantalon, c’est un dilemme quotidien et un rien futile que beaucoup de jeunes femmes face à leur miroir et à leur garde-robe se pose chaque matin mais qu’à dire vrai celle qui se montre-là ne paraît guère être embarrassée !
Alors pièce musicale ? Claquement blafard des mâchoires, bourdonnement assourdissant de la mouche, froissement de ses ailes mêlé au frottement sensuel l’une contre l’autre des deux jambes gainées de nylon, auxquels il ne manquerait qu’un cri – d’orgasme ou bien d’angoisse – ou encore l’écho vertigineux de la grande interrogation existentielle mille fois ressassée ? Sans doute…
Pourquoi pas cette pièce perdue de l’échiquier dont la recherche retarderait le déroulement de la partie ? Mais aussi la pièce de musée dérobée, pièce de collection comme un tableau anachronique qui s’intercalerait entre la Maja vestida et la Maja desnuda, s’inscrivant dans le processus dynamique et audacieux de l’habillage ou du déshabillage avant que la belle Gitane s’allonge sur les coussins, comme un Goya préfigurant un Degas, comme un peintre devenu photographe, puis le photographe vidéaste…
L’hypothèse est séduisante.
Cependant, j’opterais plus volontiers pour la pièce de théâtre ; ce qui nous ramène à la dimension du jeu. Car Gérard Mathie nous propose ici une mise en scène, autant qu’une mise en pièces, représentation dans laquelle il place le spectateur en position de voyeur. Les protagonistes se confrontent, ils avancent et reculent à tour de rôle sur le devant du plateau, paraissant se figer chaque fois que nos yeux se retournent sur eux, comme si, tous ensemble, nous jouions à “un, deux, trois…soleil” ! Un, deux, trois… j’ai vu l’ombre spectrale se mouvoir furtivement, j’ai vu la mouche funèbre se préparer à l’envol, j’ai vu ses pattes velues lentement décoller du socle. Un, deux, trois… j’ai vu les pensées divaguer au creux de la boîte crânienne désertée, j’ai vu l’éclat briller encore dans le fond sec des orbites. Un, deux, trois… j’ai vu les élans du désir, j’ai vu tressaillir la chair sous la caresse du regard, j’ai vu frémir le corps et le coeur palpiter…
Surtout rester vigilant, le moindre relâchement serait funeste ! Un : le mauvais présage de l’insecte qui rôde. Deux : l’évocation par les ossements d’un futur implacable. Trois : l’art et la jouissance en guise d’exutoires. Avec parfois l’auteur en arrière-plan, tantôt témoin désarmé ou acteur gesticulant, tantôt démiurge tout puissant.
Pulsion de la vie et hantise de la mort, thème éternel, leitmotiv entêtant que l’artiste répète sans cesse jusqu’au dernier acte, jusqu’à la dernière inspiration, puisque comme pour le puzzle qui nous aide à combler le vide et qu’il nous faudra d’abord jusqu’au bout reconstituer, on ne pourra seulement deviner la pièce absente qu’une fois le spectacle sur le point de s’achever. Même si celle-ci gardera pour toujours son mystère… un mystère qui se perd dans la lumière ou dans la nuit.
“Quand viendra la fin, ne va pas à la poussière va aux étoiles !” écrit le poète expressionniste croate Antun Branko Ŝimiċ.
C’est bien cette exhortation que Gérard Mathie semble ici vouloir suivre.
Estelle Verdadera, écrivain, avril 2014
auteure de “Pour une approche biographique de l’oeuvre de Gérard Mathie”, in Postures et Impostures, La Rumeur Libre Edition 2012
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