du vendredi 4 octobre au samedi 16 novembre 2024 Emmélie Adilon présente "Outre-mer, au-delà, le rouge", une exposition à la Galerie 11art qui mêle art textile, peinture et photographie. Ses œuvres, composées de patchworks et de broderies, révèlent la complexité du...
la confusion des temps
17 mars- 29 avril 2017
vernissage vendredi 17 mars à partir de 17 heures
Exposition
Gérard Mathie accélère la confusion des temps par la mise en abyme de la galerie Le 116art où il organise un vrai-faux vernissage. Ainsi peut-il, en les glissant l’un dans l’autre, connecter le temps exécutif réel de son travail en cours avec le temps onirique et fictionnel de son oeuvre achevée. Entre actuel et virtuel, la galerie est aspirée dans le jeu kaléidoscopique d’un processus de transposition et de superposition ; à travers les dynamismes spatio-temporels impulsés par l’artiste, elle devient une matière expressive en mutation qu’il incorpore dans la confusion des temps. Alors il la projette dans des images d’elle-même pourvues d’un fort coefficient d’illusion qui la dédouble et la multiplie. Désormais elle s’expose sur ses propres murs dans le chevauchement de ses espaces temps mouvants.
Lors de ce vernissage simulé, les personnes saisies dans leur temps humain sautent par dessus leur morphologie et, dans leur métabolisme pixellisé, elles ne sont plus maintenant que des formes ryhtmiques et des figures lumineuses. Mathie travaille ensemble matière physique et matière onirique pour accorder les temps extérieurs concrets du monde et les temps intérieurs psychiques abstraits qu’il distribue sur un espace hétérogène où dehors et dedans, nature et artifice sont sur le même plan continu…
Les brindilles peintes nous apportent leur naturalité et installent dans l’oeuvre les espaces ruraux auxquels elles appartiennent. Leurs lignes graphiques instillent le temps botanique du végétal. La matière cotonneuse, elle, nous restitue une onctuosité nébuleuse et installe dans l’oeuvre les espaces célestes infinis auxquels, dans leur temps cosmique, appartiennent les nuages. Ici, comme l’écrit Shakespeare « le temps est hors de ses gonds », car il s’évade des unités de mesure, flux ininterrompu dans la variation continuelle des durées et des rythmes : fluctuations intensives et cinétiques dans les transparences superposées. Alors, comme Michaux l’écrit, nous atteignons « la patrie du nuage et de l’indécis » : hétérochronie temporelle et hérérogénéité spatiale, par effet de cristallisation, se plient l’une sur l’autre. Quiconque ici reste dans la géométrie manque donc la poésie. Les lignes de fuite et les ondes lumineuses avec les ombres portées creusent l’espace : c’est un mécanisme de perspective qui, en produisant de la profondeur, transforme la surface en volume métamorphique et en un théâtre de lumières et d’ombres ouvert sur un plan d’infini.
La femme nue est un personnage mélodique qui se répète dans des différences rythmiques. Le parapluie qui l’abrite parfois est une ritournelle chromatique qui, en répétant sa corolle rouge, l’accompagne dans un temps météorologique. Mais surtout elle est une puissance de vie traversant l’oeuvre qu’elle érotise. Resplendissante dans sa nudité, elle impose la clarté physique de son corps aussi léger qu’une vapeur sur la densité des choses. Aussi surplombe-t-elle les mélanges et les métamorphoses car elle n’occupe que ses propres distances corporelles dans les temps internels de son être. Et pourtant elle est dans toutes les différentes dimensions puisqu’elle est compatible absolument avec la puissance des artifices de Mathie. Aussi peut-elle nous apparaître comme un effet Lewis Carroll dans son intensité quantique. Son corps est l’opérateur plastique des temps des désirs et du rêve : événement esthétique et de sensation. Sa surface épidermique fait passer les figures picturales féminines de l’histoire de l’art qu’elle récapitule et incarne hors de leur temps historique, au présent de leur intensité et au présent de son mystère. Surgissent ainsi Vénus, Diane, Judith, Salomé, Rrose Sélavy… Et si elle s’envole dans le temps musical d’un devenir aérien, c’est pour greffer au temps sonore et bourdonnant du groupe de personnes la machine à gazouiller des oiseaux de Paul Klee. Ce corps, l’artiste le traite numériquement mais l’exprime picturalement : il n’est jamais, dans la puissance esthétiquede ce paradoxe, un cliché organique, mais toujours un composé sensible de ses propres forces incorporelles et des forces exogènes qu’il catalyse à la croisée des inconscients et des lointains magnétiques.
Mathie jongle avec les mesures illusionnistes du magicien et avec la démesure hallucinée du sorcier auxquelles il adjoint le temps machinique du numérique ; ses composantes plastiques sont tout à la fois corporelles, temporelles, spatiales, mentales. C’est ainsi qu’il capte dans leur spécificité les durées et les rythmes pourles élever à un état métastable de qualité confusionnalisante. Et c’est à leur plus haut degré d’intensité que durées et rythmes se fondent et coexistent en coalescence : la voilà, la confusion des temps…
Joël Couve
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